Portrait de Ludovic Piette avec un châpeau rond par Camille Pissarro - circa 1874
Portrait de Ludovic Piette par Camille Pissarro, circa 1874
Camille Pissarro (1830-1903)
Pastel sur papier, signé "C. Pissarro", H.43 x L.29 cm, circa 1874.
Malgré le penchant de l’artiste pour le dessin, cependant, les pastels se produisent que rarement dans l’œuvre dessinée de Camille Pissarro. En effet, comme on l’a noté, « Étonnamment, Pissarro ne se tourna vers le pastel spasmodiquement, peut-être avec l’encouragement de Degas, et son corpus contient relativement peu de dessins réalisés dans ce milieu seul. » Néanmoins, il était habile comme un pastelliste, en utilisant la délicate moyenne pour les paysages, scènes de figures et, parfois, des portraits intimes de membres de la famille et des amis, comme la présente ce pastel.
Ce pastel est un portrait du peintre amateur Ludovic Piette (1826-1878), un des plus proches amis de Camille Pissarro et un partisan continu et généreux de son travail. Les deux artistes se sont rencontrés autour de 1860 et a maintenu un fort attachement à l’autre, ainsi que d’une correspondance fréquente, tout au long de la vie de Piette. Piette n’était pas un artiste de talent : « Un homme tranquille, un peu retirée, il n’avait pas le talent, la créativité et l’audace de son ami Pissarro. Conscient de cela, il a toujours su se tenir timidement dans l’ombre de ce dernier ».
- Portrait de Ludovic Piette - Camille Pissarro, circa 1874
La famille de Piette possédait une grande maison de campagne à Montfoucault, près de la Mayenne au nord-ouest de la France, à laquelle Pissarro et sa famille ont souvent été invités. Pissarro a pu rester à Montfoucault quand les temps étaient durs dans les années 1870, et pendant plusieurs années la succession de Piette est devenu une sorte de retraite pour l’artiste et de sa famille. Pissarro a fait un total de six longues visites à Montfoucault entre 1864 et 1878, avec chaque voyage résultant dans de nombreuses peintures. En effet, ce était à Montfoucault à l’automne 1874 que l’artiste a commencé à peindre des scènes de la vie paysanne et rurale, ainsi que des paysages.
Un ami généreux et fidèle, Ludovic Piette est resté une figure importante dans la vie et la carrière de Pissarro dans une grande partie des années 1870. À l’invitation de Pissarro, Piette a pris part à la troisième exposition impressionniste en 1877, et son travail a été montré à nouveau, après sa mort d’un cancer en 1878, à la quatrième exposition impressionniste en 1879.
Ce splendide et animé portrait au pastel de Ludovic Piette peut être datée, environ en 1874. Cette année-là trouvé Pissarro consacrer beaucoup de temps à travailler au pastel, à la fois pour les paysages et, plus rarement, des portraits. Comme Lionello Venturi a commenté, « Plusieurs de très beaux pastels peuvent être datés circa 1874. Ils sont remarquables pour leur fraîcheur d’inspiration, de leur légèreté et de la qualité de l’imagination de leur technique. » Parmi une poignée de portraits au pastel stylistiquement comparables par Pissarro de la même date est un portrait de la sœur-frère, Félicie Vellay Estruc, vendu aux enchères en 2005 et aujourd’hui de l’artiste dans une collection privée. Aussi de 1874 est un portrait au pastel similaire de Pissarro le frère-frère, Louis Estruc, qui est apparu en vente aux enchères en 2002.
Provenance :
Gabriel Picard, Paris, en 1939
Anonyme vente, Londres, Sotheby 1 Juillet 1987, lot 423
Anonyme vente, Berlin, Villa Grisebach 1 Juin 1990
Anonyme vente, Londres, Christie, le 9 Décembre 1999, lot 522
Collection privée, Londres.
Littérature :
Ludovic-Rodo Pissarro et Lionello Venturi, Camille Pissarro, son art, son oeuvre, Paris, 1939, tome I, p.291, no.1524, Vol.II, pl.293, no.1524 ; Alexia de Buffévent, "Un peintre et son âge" : Biographie et réception critique », par Joachim Pissarro et Claire Durand-Ruel Snollaerts, Pissarro : Catalogue critique des peintures, Milan, 2005, tome I, p.146 illustrées ; Joachim Pissarro et Claire Durand-Ruel Snollaerts, Pissarro : Catalogue critique des peintures / Catalogue critique des peintures, Milan, 2005, Vol.II, pp.68-69, sous no.51, illustré.